Ce n’est pas un hymne à la patrie. A la fratrie plutôt. Elle, c’est ma petite soeur, avec son Marcello bigorneau dans les bras. Elle habite à Marseille, voilà, c’est tout. Enfin non. C’est pas complètement tout: la Marseillaise en question est aussi une graphiste et une peintre de talent. Particulièrement douée pour simplifier les formes et les couleurs.
La partie de ce tableau que je préfère: l’ombre des bagues sur les doigts d’une main qui sert fort la serviette de bain pour maintenir son petit gars bien accroché.
C’est profond, bleu dense et émouvant de beauté vers en bas. C’est lumineux, aveuglant et réjouissant de beauté vers en haut. Comme quand on vole. Elvire surprise en plein vol entre deux rochers d’un endroit magiques à Amorgos. Vol au-dessus du grand bleu sur l’île du Grand Bleu. acrylique sur toile, 100x70cm.
Elle vient d’une matinée grecque. Au pied d’Oia, Santorin. Je crois que c’était la première baignade de l’été 2013. En bas d’un chemin dans la falaise rouge de 200m, on touche une eau lumineuse.
La paroi volcanique vous domine de toute sa masse et s’enfonce vers les profondeurs de la Caldera. Cela rend la première plongée un peu intimidante. Et puis rapidement, le plaisir de l’eau qui enveloppe, les nuages de poissons insouciants. On oublie l’abîme et on vole. On se sentait très bas il y a cinq minutes. On se sent soudain très haut. Et on adore ça.
Figer des reflets c’est attraper des formes fugitives. Qui se ressemblent toujours. Et qui n’en finissent pas de se transformer en d’autres formes. Dans une composition éternellement unique, à chaque instant.
J’avais en tête de peindre cette image depuis longtemps. Je me posais deux questions: arriverai-je à trouver le moyen de rendre la luminosité de ce moment? Et quel titre pourrai-je bien lui trouver? La lumière a fini par arriver. Le nom est un morceau de poème de Louise-Victorinne Ackerman. Une poétesse française dont j’ignorais le nom et l’oeuvre. Mais j’aime bien comment ces mots vont avec cette peinture.
« Depuis que je suis petit, j’ai une espèce de maladie: toutes les choses qui m’émerveillent s’en vont sans que ma mémoire les garde suffisamment » (JH Lartigue). Ses merveilles à lui sont souvent des moments. Je crois que j’ai cette même maladie. C’est peut-être pour ça que j’adore JH Lartigue.
Ce photographe précoce est devenu peintre parce que photographie n’était pas encore une activité sérieuse. Il expose dans la même galerie que Monet à Paris. Amusantes coïncidences: j’ai découvert son travail à NYC l’année de sa mort (1986). Et il était devenu un grand nom mondial de la photographie à NYC l’année de ma naissance.
La chance sourit aux esprits préparés: En 1962, il a 100.000 clichés au compteur, mais se croît peintre. Lors d’une escale à NYC, une rencontre est organisée par un ami avec John Szarkowski, nouveau jeune conservateur du département photographie au MoMa, . Coup de foudre. En 1963, à 69 ans, il expose pour la première fois en tant que photographe… au MoMa!!! En novembre de la même année, Life magazine lui consacre un article de 10 pages dans le numéro… qui raconte l’assassinat de JFK à Dallas quelques jours plus tôt. Il avait rencontré le jeune sénateur Kennedy 10 ans plus tôt chez des amis à Antibes. Ce numéro fait le tour de la planète et installe sa notoriété mondiale.
Picasso disait que « l’art sert à se laver l’âme de la poussière de tous le jours ». L’expression personnelle donne de la beauté et du sens à l’expérience humaine. Lartigue a passé une journée entière à photographier avec gourmandise Picasso et son univers. Il a fait ça toute sa vie: attraper ce qui l’émerveillait.
Son travail en couleur a récemment été exposé au FOAM d’Amsterdam. J’ai eu un coup de coeur pour 4 photos, dont celle de son amie Marie Bailey. Il aimait les femmes et cela se voit dans cette image.
Il y a des attitudes. Des gestes automatiques, rituels. Quand ils sont fait au bord de l’océan le matin avec cette belle lumière d’Est, ils n’ont plus vraiment la même valeur. Ici , le geste est beau à regarder Mais surtout, il parle : il déclare cette journée belle et réussie. Par avance. C’est comme ça !
Il y a quelques semaines, je ne connaissais encore aucun des deux. J’avais juste une très belle image dans mon tiroir à inspirations. Je me décidai à la peindre dans mon atelier de Noirmoutier.
Contrairement à ce que je fais habituellement dans ce cas, cette fois je réalise la peinture avant de contacter le photographe et je choisis d’imaginer la petite histoire derrière l’image avant de baptiser la toile. Après plusieurs journées passés à la peindre, je conclue qu’il s’agit plutôt une lumière de coucher que d’un lever. J’imagine une plage d’Indonésie ou d’Australie.
Cette lumière me fascine. Elle me rappelle ces fins d’après midi où les conditions sont tellement bonnes pour le windsurf que l’on ne peut plus décider d’arrêter. L’obscurité finit par trancher. Mais on est quand même tenter d’y retourner pour une bonne dernière belle sensation. J’appelle donc cette toile « Une petite dernière vite fait ? ». Et juste avant de poster cette peinture sur ma page Facebook, je recherche l’auteur de l’image. Je tombe sur Kane Brown, un jeune photographe australien talentueux de Queensland. Message envoyé à 23:00 en lui demandant l’autorisation de publier, et s’il aurait la gentillesse de me raconter un peu d’histoire de cette image.
Réponse dans ma boîte avant le p’tit déj. Kane est OK pour publier. Cette photo fait partie d’une série qui a connu un beau succès. Sandra est à l’origine de ce cliché incroyable. Sandra, c’est le cyclone qui a levé de sévères brises au large de la mer de Corail il y a un an. Kane et ses potes savaient qu’en cas de très gros swell, un spot au Nord de la Sunshine coast pouvait donner des vagues juste parfaites. Des heures de routes en matinée… sans savoir si la récompense serait là. Comme le swell est énorme, les conditions sont impraticables sur la plupart des plages aux alentours. Finalement, arrivée sur LA plage en milieu d’après-midi. Totalement déserte. Lumière parfaite. Vagues divines.
Kane a profité du swell de Sandra littéralement jusqu’à la nuit. Et ce dos sur l’image, c’est un de ses amis qui ne résiste pas à la tentation d’y retourner. Prendre une dernière vague avant que cela devienne vraiment trop sombre. La peinture était donc bien nommée… mais cette histoire me donne envie de le rebaptiser. Ce sera plutôt « Swell Sandra » (Swell girl = Chic fille). Merci Kane !! 🙂
Régates du Bois de la Chaise 2014 – Antoine Renault – acrylique sur toile 50x50cm
Le bois de la Chaise, c’est un endroit magique sur l’île de Noirmoutier. Les régates du bois de la Chaise, c’est un moment magique au large de ce bois. Le 15 août de chaque été, depuis 1894. Ce qui se fait de plus racé, élancé ou simplement charmant comme voilier traditionnel se retrouve à régater devant des plages cernées de chênes verts. L’association « la Chaloupe » a fait revivre ces régates il y a … 25 ans. L’occasion d’organiser un concours de peinture pour l’affiche de cette année. Ces régates, c’est bien sûr l’échouage spectaculaire et convivial sur la plage des Dames, la joyeuse et populaire remontée du port. Et … c’est les régates !
Du fidèle Pen Duick aux petits canots locaux, 140 voiliers bois élancent leurs gréements dans la brise thermique. Beaucoup de petits équipages familiaux qui ne rateraient ce moment pour rien au monde, se battent avec ardeur entre les bouées puis rentrent sagement se poser au corps mort quand le vent descend avec le soleil. C’est l’image d’un moment où l’on refait le film des bords tirés dans la journée, et on anticipe celui des apéros à partager dans la soirée 🙂
Mon père a gagné à plusieurs reprises les régates dans sa catégorie, sur un voilier de sa fabrication. Un de mes fils est devenu charpentier de marine. Je ne saurai pas fabriquer un canot moi-même ni gagner une régate dessus … mais j’adorerai peindre une affiche pour ces mythiques régates qui m’ont déjà inspiré « lendemain de régate » et « 8mJ sous spi » !
Vue en plongée sur une nage sous-marine. La lumière qui tape en aveugle à la surface crée un contraste fort et des fonds étonnamment sombres. Les volutes claires deviennent émeraude.
« Under the Levrossos pier » Antoine Renault – Ocean Paintings 2013 – Acrylic on canvas 100x80cm