« Depuis que je suis petit, j’ai une espèce de maladie: toutes les choses qui m’émerveillent s’en vont sans que ma mémoire les garde suffisamment » (JH Lartigue). Ses merveilles à lui sont souvent des moments. Je crois que j’ai cette même maladie. C’est peut-être pour ça que j’adore JH Lartigue.
Ce photographe précoce est devenu peintre parce que photographie n’était pas encore une activité sérieuse. Il expose dans la même galerie que Monet à Paris. Amusantes coïncidences: j’ai découvert son travail à NYC l’année de sa mort (1986). Et il était devenu un grand nom mondial de la photographie à NYC l’année de ma naissance.
La chance sourit aux esprits préparés: En 1962, il a 100.000 clichés au compteur, mais se croît peintre. Lors d’une escale à NYC, une rencontre est organisée par un ami avec John Szarkowski, nouveau jeune conservateur du département photographie au MoMa, . Coup de foudre. En 1963, à 69 ans, il expose pour la première fois en tant que photographe… au MoMa!!! En novembre de la même année, Life magazine lui consacre un article de 10 pages dans le numéro… qui raconte l’assassinat de JFK à Dallas quelques jours plus tôt. Il avait rencontré le jeune sénateur Kennedy 10 ans plus tôt chez des amis à Antibes. Ce numéro fait le tour de la planète et installe sa notoriété mondiale.
Picasso disait que « l’art sert à se laver l’âme de la poussière de tous le jours ». L’expression personnelle donne de la beauté et du sens à l’expérience humaine. Lartigue a passé une journée entière à photographier avec gourmandise Picasso et son univers. Il a fait ça toute sa vie: attraper ce qui l’émerveillait.
Son travail en couleur a récemment été exposé au FOAM d’Amsterdam. J’ai eu un coup de coeur pour 4 photos, dont celle de son amie Marie Bailey. Il aimait les femmes et cela se voit dans cette image.