Le dernier tableau de ma série jaune inspirée d’images d’Amorgos s’appelle… jaune (kitrinos en grec). En le peignant, j’ai été intrigué par l’effet intéressant du rouge. Le visage est resté bloqué longtemps sur cette note très chaude, jusqu’à ce que je me décide à le ramener à des teintes classiques. Accident de parcours ou signe annonciateur d’une exploration rouge? L’avenir nous le dira.
Le travail sur les reflets sous-marins à la surface était un pur bonheur. Ces contrastes multicolores, aléatoires en apparence, qui forment pourtant du liquide et du lumineux. j’adore jouer avec ça.
Je n’avais pas d’idée de titre pour celle-là. J’ai fait un appel à la créativité sur Facebook. Un ami collectionneur néo-zélandais a proposé « bumblebee » (bourdon). Je lui ai demandé pourquoi. Sa réponse m’a bien plu: « pour moi, Bumblebee évoque un sentiment nostalgique d’innocence et une joie indicible d’être ». Bien sûr. Pourquoi pas… La beauté subjective des sentiments ressentis face à une oeuvre est souvent plus intéressante que l’oeuvre elle-même. J’aime bien ça!
J’ai assez d’images en stock pour peindre des reflets jaunes sous-marins pendant des années. J’aime toujours autant jouer avec ce miroir aléatoire: ce qui se joue à la surface vue d’en bas est d’une créativité infinie.
Et même si cette partie de la toile répond aux mêmes exigences de dessin et de couleur, elle conduit vers l’abstrait un peu plus vite. J’aime bien cela. Probable que cette partie-là prenne un peu plus de place dans mes tableaux à venir.
C’est de la chance, « Les garçons de l’été » sont en effet devenus le roman de l’été. Ce Folio était sur toutes les plages. Il était aussi dans toutes les vitrines et est même devenu le Prix Folio des libraires au début de l’été. Une belle récompense pour Rebecca Lighieri alias Emmanuelle Bayamack-Tam. Cette deuxième couverture de roman était bien partie mais le succès a été plus fulgurant que prévu. Jamais une de mes toiles n’avait été entre autant de mains.
La pêche à la crevette. L’activité traverse les siècles. Le design du filet aussi. Un format pour chaque âge. Il faisait super beau ce matin. Pas mal de vent. On était bien tous ensemble sur cette grande marée de Pâques. Tu m’attends en bas de la dune pour me montrer la plus grosse de tes minuscules prises. Elles vont toutes finir ensemble de toute façon. Joyeusement ébouillantées vers le plus beau des apéros. Ces petites grises s’avalent toute entières. Option luxe: alignées sur une tartine beurrée à la fleur de sel.
Elena Iv-skaya est née dans l’extrême-orient russe, au bord de la rivière Amour et à deux pas de la frontière chinoise. Modèle devenue photographe par hasard. Vous pourrez vérifier là que le hasard fait les choses de manière remarquable. Elle vit aujourd’hui à la Réunion.
Cette surdouée de la composition laisse exploser sa créativité colorée au milieu de cette luxuriante île. C’est de là qu’elle m’a gentiment répondu « oui » quand j’ai demandé l’autorisation de m’inspirer de l’un de ses clichés. Elena est une sorte de fleuriste des temps modernes. Elle compose. Sélectionne ses fleurs avec une précision sans concession. Cueille des modèles qui trouvent parfaitement leur place dans ses bouquets de couleurs graphiques. Un casting d’une personnalité folle. On dirait que leurs visages ont été dessinés pour sa lumière. Les fleurs fanent. Les modèles d’Elena éclosent sous on objectif.
La fleur du jour sur ce diptyque est Sarah Akrour. Des yeux de piscine. Une blondeur à la peau de sable.
D’une fleur à l’autre. Encore plus rare, Oulimata Gallet. Mannequin sénégalaise hyper prometteuse. Certains clichés d’Elena avec Oulimata me fascinent. J’ai commencé à griffoner un sketch avec l’un d’entre eux dans l’avion.
Je surveille désormais Elena, Sarah et Oulimata. Trois sources d’inspiration.
Les volutes de lumières inventées par les vaguelettes de surface sont d’une créativité infinie. Cela fait partie des spectacles que je ne me lasserai jamais de regarder. Comme les flammes qui dansent. Comme les nuages qui fondent, …
Celles-là ont été dessinées un matin d’Août 2017 sur une plage d’Amorgos.
C’est l’histoire d’une petite toile qui sert d’étude pour une plus grande et qui reste abandonnée dans un coin de l’atelier. Pendant que la grande fait son chemin jusqu’aux vitrines des galeries, elle rêve secrètement de devenir un jour elle aussi une toile aboutie. Des années plus tard, un dimanche de rupture en toile neuve, elle se trouve être le moins mauvais support pour un besoin urgent de création.
La petite étude de « Paradeisos » devient « Renewal ». Une brassée d’eau en plein visage et là voilà rafraîchie. Transformée. Aboutie.
Ce n’est pas un hymne à la patrie. A la fratrie plutôt. Elle, c’est ma petite soeur, avec son Marcello bigorneau dans les bras. Elle habite à Marseille, voilà, c’est tout. Enfin non. C’est pas complètement tout: la Marseillaise en question est aussi une graphiste et une peintre de talent. Particulièrement douée pour simplifier les formes et les couleurs.
La partie de ce tableau que je préfère: l’ombre des bagues sur les doigts d’une main qui sert fort la serviette de bain pour maintenir son petit gars bien accroché.