Ma fille et un de mes fils ont parcouru les Gorges de Samaria (Crète) puis sont arrivés à une petite jetée. La baignade s’imposait. Plongeon après plongeon, la chaleur est devenue un peu plus supportable. La main gauche s’apprête à agripper la chaîne joliment rouillée. Ce n’est que l’affaire de quelques secondes: le temps de se redresser sur le quai, balayer du regard la Méditérannée brillante à perte de vue, sentir l’épiderme déjà se réchauffer, s’émerveiller de la transparence et du dessin sublime des fonds. Plonger encore!
« Seuls l’amour et l’art rendent l’existence tolérable ». C’était l’avis du romancier William Sommerset Maugham. On peut déclarer de façon plus tranquille que L’art est bon pour la santé. Prouvé par les neurosciences! On sait aussi qu’offrir ou s’offrir de l’art est encore meilleur. C’est donc entendu: l’achat d’art est une affaire dominée par le plaisir. Mais… il existe un niveau de bonheur suprême: S’offrir de l’art tout en supportant un programme qui vous tient à coeur.
Bonne nouvelle, c’est possible jusqu’au 17 aout avec l’association La Chaloupe. La toile « L’échouage » a été retenue pour l’affiche des régates du Bois de la Chaise. J’ai fait don de l’original à l’association afin de supporter leur programme « Des embarquements pour les enfants ». La vente aux enchères permettra de financer la rénovation de « La Fringante », un ancien canot qui a déjà fait découvrir la voile à plus de 1000 petits pirates (8 à 14 ans) mais qui a besoin de réparation structurelle.
La toile originale est visible au « Café Noir » sur le port de Noirmoutier. Les principes de la vente aux enchères y sont disponibles. Vous pouvez aussi les trouver là.
On n’a pas tous les jours 30 ans! Cette mythique régate de voiliers traditionnels était ressuscitée en 1989, l’année du premier Vendée Globe… Elle en a inspiré d’autres sur la côte Atlantique depuis, et contribué en trois décennies à développer l’attachement au patrimoine maritime de Noirmoutier.
Organisées par l’association La Chaloupe, les régates du bois de la Chaise rassemblent les passionnés de navigation, de charpente navale et d’images. Trois raisons qui font que je m’en sens si proche. Mon père y a participé avec brio de multiples années, barrant vers la victoire dans sa catégorie le petit canot « Sterna » de sa propre fabrication. Un de mes fils y a sans doute trouvé une part de l’inspiration qui l’a conduit à devenir charpentier de marine. J’ai moi-même commencé à peindre en 1993: la nouvelle affiche révélée chaque été était l’occasion de découvrir le travail d’un nouvel artiste.
J’étais très heureux d’être contacté pour créer l’affiche de 2015. Et très motivé par le concours pour l’affiche des 30 ans. Un honneur d’avoir été choisi. Un plaisir d’aider à promouvoir ce rassemblement qui reste parfaitement fidèle à sa vocation.
« Aimée de tous ». C’est le prénom malgache du modèle. Accoudée au bord de la piscine sur la terrasse d’une maison troglodyte, en contrebas d’Oia,
Nea Kameni est le volcan qu’elle regarde. Au coeur de la magnifique caldera de Santorin.
J’ai attaqué la sous-couche de cette toile en rouge et j’ai aimé ce que cela produisait. Après de nombreuses étapes, le rouge est resté. Et pourrait bien devenir le fil conducteur de cette nouvelle saison de peinture.
1er Janvier 2019. Je progresse sur une nouvelle toile. Perdu dans des volutes de vert. Concentré sur des pieds dans l’eau au bout dune petite jetée grecque. Je fais partager le plaisir de mes coups de pinceau via un « live » sur Instagram. Un follower me demande si cette toile est déjà vendue ou réservée. En fait non: ce n’est pas une commande et je viens de la démarrer. Sa femme et lui décident donc de me l’acheter. Voilà. Comme ça!
Stupéfaction: Ils achètent une oeuvre en cours de route. Je ne sais pas encore moi-même à quoi elle ressemblera une fois terminée. Ils n’ont jamais vu aucune de mes toiles en vrai. Oui mais… ils connaissent mon travail depuis longtemps, nous avions déjà eu plusieurs conversations à distance, et ils sont convaincu que cette toile leur plaira.
La toile a évoluée. Je l’ai terminée. Ils l’ont aimée. Elle a rejoint une maison de collectionneurs qui savent prendre de belles résolutions de nouvel an.
J’ai assez d’images en stock pour peindre des reflets jaunes sous-marins pendant des années. J’aime toujours autant jouer avec ce miroir aléatoire: ce qui se joue à la surface vue d’en bas est d’une créativité infinie.
Et même si cette partie de la toile répond aux mêmes exigences de dessin et de couleur, elle conduit vers l’abstrait un peu plus vite. J’aime bien cela. Probable que cette partie-là prenne un peu plus de place dans mes tableaux à venir.
Les volutes de lumières inventées par les vaguelettes de surface sont d’une créativité infinie. Cela fait partie des spectacles que je ne me lasserai jamais de regarder. Comme les flammes qui dansent. Comme les nuages qui fondent, …
Celles-là ont été dessinées un matin d’Août 2017 sur une plage d’Amorgos.
C’est l’histoire d’une petite toile qui sert d’étude pour une plus grande et qui reste abandonnée dans un coin de l’atelier. Pendant que la grande fait son chemin jusqu’aux vitrines des galeries, elle rêve secrètement de devenir un jour elle aussi une toile aboutie. Des années plus tard, un dimanche de rupture en toile neuve, elle se trouve être le moins mauvais support pour un besoin urgent de création.
La petite étude de « Paradeisos » devient « Renewal ». Une brassée d’eau en plein visage et là voilà rafraîchie. Transformée. Aboutie.
Faire des bulles sous l’eau. Souffler un peu d’air. Permettre au corps de mieux rester au fond. Et aux yeux d’admirer ces balles de mercure se bousculer vers la surface. C’est comme souffler du verre sans être limité par la matière première. Finalement si. La matière première ici c’est l’air. Et il faut remonter en chercher avant de plonger à nouveau.
La vague arrive, le rouleau se forme, offrir le dos à l’onde, fermer les yeux en attendant l’impact. La grande claque d’écume. Et les rouvrir pour admirer le spectaculaire geyser.