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Bain de soleil
Plus personne sur la plage. La journée a été longue et chaude. Il a fallu se jeter à l’eau plusieurs fois pour tenir. Ca fait beaucoup de baignades déjà ? Oui mais là c’est pas pareil: les derniers rayons de la fin Août s’allongent sur une mer détendue. Quand on nage vers l’Ouest à cette heure là, c’est comme si le soleil n’attendait que ça. On a l’impression que l’on pourrait traverser l’Atlantique sans se fatiguer. Sans regarder. Les yeux fermés et souriants. Juste laisser passer un filet de lumière aveuglante, en plein contre jour. Histoire de voir la collection de reflets dorée du soir…
Tombé du ciel
Ayuuuuudaaaaa !!! Sauter sans parachute en sachant qu’on survivra. Se laisser doucement descendre dans le bleu. Se laisser envelopper de silence. En apesanteur dans le fluide. Entouré d’outremer. Se rapprocher du fond turquoise. Ecarquiller des yeux de mérou dans des lunettes qui voient la vie en bleue. Eparpiller ses rêves au milieu des volutes blanches qui font le spectacle, tout en bas. Songer qu’on est tellement bien, là. Que l’on va donc rester un moment a regarder ça. Puis lever la tête et admirer les vaguelettes de mercure qui illuminent le plafond tout en haut. Décider d’inventer un jour une technique qui permette de respirer sous l’eau, tout seul, longtemps …. Et remonter à la surface parce qu’on a pas encore trouvé.
Orteil
Aiguadolç
La piscine surplombe le port d’Aiguadolç (« eaux douces » en catalan) à Sitges. La pierre blanche est idéalement chaude pour s’allonger directement en sortie de bain. Il fait trop chaud pour bouger mais bonne nouvelle : la longueur de l’avant bras a été calculée pile pour atteindre la surface de l’eau du bout des doigts et se rafraîchir les phalanges. Dans quelques minutes, il fera vraiment trop chaud. Il faudra choisir enter l’ombre ou un nouveau plongeon.
Crevette jaune
Acrylique sur toile – 2012
Encore dix comme ça et il y aura de quoi recouvrir un fond de ramequin à l’apéro. Les jours de grande marée, ça se mérite. D’abord enfiler un Cotten pour se protéger du vent frais. Attraper le filet. Celui qui n’a pas trop de trous. Le plonger entre deux massifs d’algues et pousser droit devant. Calculer la vitesse. Pas trop vite pour ne pas mettre la pagaille là dessous. Pas trop lent non plus parce qu’il faut quand même arriver par surprise. Espérer que parmi toutes ces bestioles qui chatouillent les pieds, il y en aura bien quelques unes qui auront l’amabilité de se laisser piéger. Remonter au bon moment. C’est à dire quand on sent qu’on peut encore porter la cargaison de goëmon. Poser sur un banc de sable. Contempler son affaire comme un billet de loterie. Pas grand chose au tirage en général, mais au déblayage avec un peu de chance… Eviter les crabes verts. Attraper la plus grosse. Ne pas la lâcher surtout, jusqu’à ce que ses chances d’évasion soient considérées comme nulles. Penser à nouveau à l’apéro pour se donner du courage.
Jetée d’écume
Acrylique sur toile – 2012
Il faut attendre un certain moment, à marée montante. Si la houle est suffisamment bonne, il y a toujours une des trois vagues de la série qui vient claquer la jetée avec insolence pour voir si on va la lui rendre. Histoire de nous provoquer un peu mieux, elle lance son écume arrogante à deux mètres de haut. C’est vif, ça fouette, ça rafraîchit. On pense qu’on est en lieu sûr sur la jetée… mais on est jamais si sûr que cela en face des montagnes de chantilly salée sous pression. C’est bien là l’intérêt du jeu !