La géniale idée d’#artistsupportpledge

Tout a commencé avec le premier confinement et l’idée du peintre Matthew Burrows. J’avais bien entendu parler de The Artist Support Pledge pendant l’année mais sans vraiment y prêter attention. C’est un ami de NYC qui m’a envoyé fin Novembre cet article du New York Times en me demandant ce que j’attendais pour participer. J’ai réalisé alors à quel point cette initiative était devenue un évènement mondial et j’ai compris pourquoi. « Il ne faut jamais gaspiller une bonne crise » disait Churchill. C’est exactement ce qu’a fait Matthew. Il a lancé une idée impossible en temps normal. Le marché de l’art et les galeries fermaient, des milliers d’artistes risquaient une situation catastrophique? Matthieu a décidé d’agir. Vite. Fort. Il a lancé « The Artist Support Pledge ». Avec ce post tout simple, le 15 Mars 2020.

Une idée simple, basée sur la confiance et la générosité. Lumineuse.

Les artistes du monde entier publient sur leur compte Instagram des oeuvres à vendre pour un prix maximum de 200£ (ou 200€, $200). Bien en-dessous de ce que coûte en général une oeuvre originale. Ils y ajoutent le hashtag #artistsupportpledge qui les introduit aussitôt dans l’immense catalogue virtuel que parcourent les amateurs d’art recherchant ce hashtag sur Instagram. Plus de 500.000 oeuvres à date.

Les transactions se font sans intermédiaire: si un amateur est intéressé, il contacte directement l’artiste. Dès qu’il a vendu pour 1000£, l’artiste s’engage lui aussi à acheter 200£ l’oeuvre d’un autre artiste qui participe. Publication gratuite, transaction indépendante, pas de sélection, pas de commission. Un système basé sur le confiance et la générosité: l’artiste vend des pièces moins chères mais il vend, il permet à des collectionneurs de faire une première acquisition et il soutient un autre artiste. Un système qui peut grossir très vite puisqu’il est très simple.

J’ai donc décidé de créer la série « Dancing beneath the surface ».

Une petite série d’acryliques sur papier de 30x40cm. Un mouvement de ma fille filmé sous l’eau, décomposé en 5 poses espacées de 1/2 seconde. Léger et fluide comme un pas de danse. J’ai annoncé l’initiative après avoir peint la première de la série. Les 5 se sont vendues dans les 24h!!! Certes, 200€ est à peu près la moitié de leur valeur marché, mais tout de même. J’ai reçu des messages d’amateurs partout dans le monde, des followers qui me suivaient depuis des années et qui se réjouissaient de pouvoir enfin s’offrir un originel. Les 5 peintures sont parties en France, Australie, Nouvelle-Zélande et Grèce. Mais proposer 5 oeuvres à petit prix n’était que la première partie de l’aventure.

Puis il a fallu tenir mon engagement: acheter une oeuvre à un autre artiste participant

En fait je n’ai pas attendu longtemps: j’avais choisi l’artiste et l’oeuvre à acheter avant même d’avoir fini de peindre ma série :). Brigitte Yoshiko Pruchnow . Une camarade de galerie chez Saatchiart, Basée à Munich, Germano-Japonaise, Brigitte a une manière unique de peindre les enfants, les piscines… et les tartes. Nous nous suivions depuis longtemps. Maintenant j’ai une peinture d’elle dans mon atelier. Merci Matthew!

Le projet « anonymous heART »

C’est la première peinture que je ne signe pas.

L’association Heart Research UK a en effet lancé ce beau projet d’enchères autour d’une idée originale: sélectionner des artistes contemporains et leur demander une oeuvre anonyme sur un petit carton (20x30cm). The anonymous heART project a permis de générer 52.000£ pour leurs projets de recherche. Ils ont révélé les noms des artistes une fois les enchères terminées.

Heureux d’y avoir contribué! Merci Rachel Brooke de m’y avoir invité.

Family first!

Vous l’avez peut-être remarqué: ma fille Elvire est une de mes muses préférées. Donc oui, en effet, elle est celui de mes 3 enfants qui est le plus représenté dans mon travail. Je trouve les 2 autres naturellement très beaux aussi, c’est juste que je peins plus volontiers la figure féminine. Mon fils Alfred qui se fait pourtant tendrement surnommer Adonis dans la famille avait vraisemblablement besoin d’une preuve d’affection supplémentaire, exécutée au pinceau s’il vous plaît.

Je lui suis reconnaissant de son long travail de réclamation car cette toile a été un bonheur à peindre. Travailler le sourire d’un visage qu’on aime est en soi réjouissant. Il est là, dans un jacuzzi, en train de profiter d’un coucher de soleil sur Oia à Santorin. Il est d’ailleurs face à son amie, dans le même jacuzzi, qui a inspiré le tableau Tiana Kameni. Cet Adonis réalisé au Bic et à l’acrylique a été l’occasion de nombreuses explorations sur les lignes et couleurs. Et c’est une toile que j’adore. De quoi rendre sa soeur jalouse?

Il aurait pu rendre une autre muse rancunière: La jolie Jesi Le Rae. Mannequin chez L.A.MODELS, elle m’avait inspiré un premier tableau « Jesi’s hat » peu avant de faire la couverture du fameux numero « Speech issue » de Playboy au printemps 2019 . Il se trouve que sa silhouette était peinte sur la toile que j’ai utilisée pour cet Adonis… un week-end où je me trouvais en rupture de chassis (voir vidéo ci-dessous). Jesi ne lui en a pas voulu, comme l’indiquent ses commentaires sur mon post Instagram.

L’homme et l’océan

Il y a cet étrange combinaison d’apaisant et d’inquiétant dans l’océan. C’est sans doute pour cela qu’il attire autant. Et qu’il inspire tant d’explorations. Et il y a ce lien originel avec l’eau. La surface de la planète est recouverte à 71% d’océans. L’homme (adulte) est composé de 60% d’eau. Et il y a peu d’expériences aussi relaxantes que de nager dans l’océan. Immerger son corps dans l’eau déclenche une quantité incroyable d’effets physiologiques positifs. A commencer par l’allégement magique du poids du corps d’au moins 80%.

« L’océan et l’homme » sera le thème de la prochaine semaine de la science sur l’île de Noirmoutier. J’ai l’honneur d’avoir été invité à réaliser l’affiche de cette édition. Ce thème coulait tellement de source pour moi que j’ai réalisé cette toile d’un jet. Ce qui m’arrive très rarement.

J’ai travaillé pour la première fois à partir d’une sous-couche de couleur. Les imperfections spontanées de la première étape de travail m’ont tellement plu que j’ai réussi à m’arrêter. Très tôt. Abandonnant cette silhouette entourée se coups de pinceaux visibles. ce qui m’arrive encore plus rarement. C’est l’effet de l’océan…

4 maquereaux dont 1

Le dessin de leur robe me fascine. On dirait que le motif a été conçu par Keith Haring (un autre nom de poisson, tiens…). Toujours différent, mais toujours reconnaissable. Je les pêche à la traîne et je les grille depuis l’éternité mais je n’avais jamais remarqué leur beauté. C’est un des thèmes imposés par un groupe de sketchers pendant les 90 jours de cet étonnant confinement qui m’a fait crayonner leur zébrures pour la première fois.

Cela m’a tellement plu que j’ai voulu explorer ce sujet en peinture. Les 4 même maquereaux. Dont 1 que j’ai choisi de faire briller un peu plus. Il y aura une suite, c’est très probable.

Carnet d’exil

Vous avez sans doute vécu des moments comme ça dans votre vie: on se retrouve un peu par hasard à un endroit à un moment donné… et cela change le cours des choses de manière inattendue.

Quelques jours avant le début du confinement, je prenais le train d’Amsterdam pour livrer une toile à Paris. J’en profiterais pour voir des amis et faire le tour des galeries que j’aime. Le samedi soir, les présages d’un confinement généralisé s’intensifient. Plutôt que de rentrer sur Amsterdam, Je décide de filer avec mon sac de week-end sur mon île chérie: quitte à rester bloqué quelque part, autant choisir un endroit tranquille. En quittant Paris, je démarre un carnet de croquis. Je l’appelle « carnet d’exode ». Je pensais qu’on en avait juste pour quelques jours de voyages et que cela m’occuperait pendant les temps morts. 3 mois et 90 dessins plus tard, j’étais toujours sur l’île.

Un groupe Facebook créé par ma soeur Clémence est devenu le rendez-vous quotidien d’une centaine de dessinateurs de tous niveaux. Un jour, un thème, un dessin. Une routine magnifique qui a créé un lien génial entre tous ces joyeux croqueurs pendant 90 jours. La beauté de cet exercice inédit (dessiner sur thème imposé tous les soirs) c’est qu’il inspire des sujets de peinture inattendu… comme les arbres et les maquereaux. Mes 15 préférés sont là. Tous les autres sont ici.

L’Anse Rouge

Commandée il y a 2 ans, cette toile a été livrée à Paris 2 jours avant le confinement. C’est en fait grâce à elle que j’ai décidé de filer sur L’île de Noirmoutier plutôt que de rentrer sur Amsterdam. Je n’ai eu qu’une journée pour retrouver cette plage avant que l’accès n’en soit interdit pour de nombreuses semaines.

C’est la troisième fois que je peins ce sujet an 10 ans. J’adore cette vue qui me rappelle les navigations tranquilles à la voile les jours de grand beau temps, en mode « rase cailloux ». La toile a été offerte à une belle personne qui a la plus belle cabine de cette plage unique.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est LAnse-rouge-1-622x400.jpg.

Boucles d’or

J’ai démarré cette toile il y a un an. Mon retour à l’huile après 10 ans exclusivement à l’acrylique. Le visage se dessine rapidement. Les volutes des boucles sont si intéressantes qu’elles me donnent envie d’explorer. L’exploration va durer un an… et finalement atterrir sur un fond bien sage. J’aurai eu le plaisir d’avoir ce joli sourire sous les yeux dans mon atelier pendant tous ces mois.

 

Samaria

Ma fille et un de mes fils ont parcouru les Gorges de Samaria (Crète) puis sont arrivés à une petite jetée. La baignade s’imposait. Plongeon après plongeon, la chaleur est devenue un peu plus supportable. La main gauche s’apprête à agripper la chaîne joliment rouillée. Ce n’est que l’affaire de quelques secondes: le temps de se redresser sur le quai, balayer du regard la Méditérannée brillante à perte de vue, sentir l’épiderme déjà se réchauffer, s’émerveiller de la transparence et du dessin sublime des fonds. Plonger encore!

Inspiré d’une photo de Jules Renault

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Lia

Lia-antoinerenault-art-saatchiart-9Il y a deux grands bonheurs dans ma vie d’artiste: le processus créatif lui-même, et les rencontres déclenchées par le résultat. Il était une fois une Catalane amatrice d’art qui suivait mon travail depuis Barcelone et échangeait quelques messages via Instagram. Son amoureux canadien Néo-Brunswickois commence à me demander, depuis Amsterdam où il travaille, s’il y aurait moyen de fêter leur anniversaire avec un portrait de son âme soeur. Une première rencontre secrète a lieu avec lui dans mon atelier. On parcourt les images disponibles en dégustant un bon vin. En espérant aussi qu’une d’entre elles finisse par déclencher l’inspiration. Cela arrive. Très bien même. J’aime l’attitude, les yeux baissés, comme perdus dans une pensée. Les cheveux qui n’en finissent pas de filer à droite emportés par le vent des Canaries. La main qui  rajoute de l’intérêt, hésite entre un geste de contrôle ou de penseuse. Cette une image dans laquelle on peut projeter plein d’histoires.

Le travail commence en Mai. En Octobre, la toile est vernie. Novembre: nous fêtons le résultat ensemble à Amsterdam. Décembre, la toile rejoint son sweet home à Barcelone. J’ai deux nouveaux amis. Une grande chance.

 

 

 

 

 

 

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