Ca commence souvent en se promenant sur la plage la tête en bas, vers les coquillages. On avance penché, lentement, très concentré. Trouver la plus jaune des littorines, le plus harmonieux verre poli, le premier grain de café. On décide de démarrer une collection, comme à chaque début d’été. L’un d’entre nous tombe sur un caillou tentant. C’est parti pour une compèt’. On ne nait pas tous égaux devant le ricochet. Il faut un double talent. De sélectionneur d’abord : préférer plat pour assurer le rebond, rond pour garder une forme homogène en rotation, pas trop fin et pas trop léger pour assurer une bonne stabilité de vol et une belle longueur de tir. Talent de lanceur ensuite : le bon angle au raz de l’eau, en dessous de l’épaule, la distance du premier rebond (pas moins de 5 mètres), … Mais tout cela ne peut rien contre un clapot contrariant. Choisir son moment reste donc la clé du succès. Par exemple, on voit bien ici que pour notre lanceur de gauche, le tir a du être aussi rapide et spontané que l’habillage du matin et que le retroussage de jeans. Mais sans doute réussi car on sent bien qu’à droite, on ne veut pas rater son coup …