Vernissage entre deux canaux

opening-amsterdam-exhibition-antoinerenault-art-25On était bien. Il avait fait beau toute la journée. Comme si le titre de l’expo avait un peu intimidé l’hiver sans trop y croire. Au bord du fameux Prinsengracht (canal du prince) et à l’angle du Eglentiersgracht (comme son nom l’indique).

Il y a pile un an, on patinait sur ces canaux. Cette fois-ci, on trinquait sous les étoiles au milieu des toiles avec de la bonne musique. La galerie Rockarchive est un endroit plein de bonnes vibes. Les murs sont habitués aux clichés originaux sublimes de Jagger, Dylan ou Blondie… mais ils n’ont pas l’air contre quelques sirènes grecques pour changer. Le vernissage, ca fait partie de ces moments de bonheur prévisibles. L’instant parfait: entouré de la famille, d’amis et/ou de collectionneurs (souvent les mêmes), et du travail des douze derniers mois. Des visites surprises, du vin, des conversations jusque tard dans la nuit. On est bien.

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Au dernier moment de la dernière heure du dernier jour, juste avant que je referme la galerie, une belle visite surprise: une voisine proche, figure de la chanson à Amsterdam et patronne d’un très ancien bar très fameux. Elle repart avec un dessin sous le bras.

De la chance d’exposer

antoinerenault exposition exhibitionVoilà… La salle immense est vide. Elle a abrité du sel pendant des siècles. De l’océan, du vent et du soleil pendant 10 jours. Je claque l’énorme porte en chêne massif. Je mets en bouteille un grand cru de beaux moments.

Un an que je travaillais dans mon atelier d’Amsterdam en pensant à cet endroit. Chaque week-end, le stock de tableaux progressait et la playlist avançait. Cinq ans après, je voulais retourner sur le lieu de ma première expo et refaire le plein de souvenirs magiques.

antoinerenault exposition exhibitionDéployer les 32 toiles sur les murs. Contempler le résultat d’ensemble pour la première fois. Y accueillir d’un coup la foule du vernissage. Le lendemain matin (pas trop tôt) ouvrir les portes aux premiers visiteurs et dégoupiller la bande son. Recevoir en vrai un couple d’Anglais fidèles depuis toujours sur Facebook. S’étonner d’en faire des amis en vrai deux soirs plus tard.

antoinerenault exposition exhibitionProfiter des moments privilégiés sous les toiles avec la famille et les amis. Déguster la lumière et suivre la marée en mettant une tête dehors, sur le port. Jouer au marchand de cartes postales.

Répondre aux questions enthousiastes de l’amateur. Assister au coup de foudre du collectionneur. A sa joie de revenir plusieurs jours de suite parler en silence à son tableau et le rêver sur son mur. Se laisser doucement envahir par l’émotion que provoque la toile de Mère Grand.

Oser peindre en live pour la première fois. antoinerenault exposition exhibitionS’amuser des groupes qui se forment derrière. Dire bonjour des centaines de fois pour déclencher les conversations. Se délecter de celles qui s’enclenchent avec les enfants.

Accueillir tous les commentaires. Finir par comprendre mieux ce qui fait la singularité du travail exposé. Dédicacer un art book. Se détendre sur un transat et regarder.

Et le dernier matin… se consoler d’être à la fin avec le p’tit-déj-pain-au-raisin de clôture promis par un voisin qui vous veut du bien.

Certaines ont plusieurs vies

Cette toile là est née un matin sur une plage déserte d’Amorgos, en Grèce. Un cliché pris depuis le bout d’une jetée fragile.

37 - jetéeLes reflets puissants qui jouent avec la surface créent un contraste fort et imaginent ce vert émeraude dense sous lequel se faufile ma fille avant d’aller prendre son petit déjeuner. Pas même le temps d’être verni, le tableau « Under the Levrossos beach » était attrapé à la sortie de son bain via Facebook par une charmante collectionneuse en Floride. Autorisation de sortie in extremis pour être exposée à Neuilly et Gif-sur-Yvette avant de s’envoler au-dessus de l’Atlantique.
Moins d’un an plus tard, le directeur artistique de la revue 71% me demande les droits de cette image pour illustrer un numéro spécial Arts. J’aime bien le nom de cette revue. IMG_0374L’homme est un être d’eau(65%) qui vit sur une planète d’eau (71%). Les lecteurs de cette revue qui naviguent sur des unités de plus de 40 mètres ont leur manière bien à eux d’en profiter. Ils seront 10.000 à le feuilleter, en anglais ou en mandarin. Certains naviguent encore à la voile et offrent à des chantiers navals privilégiés l’occasion de réaliser des chefs d’œuvre insensés. Dans le monde de rêve qui s’ouvre entre les pages de ce magazine, c’est ceux qui m’inspirent le plus. Rêver sur l’eau, c’est toujours délicieux. Et  en attendant de vous offrir un super yacht, vous pouvez commencer par feuilleter ce splendide magazine ici.

Le bonheur du Vernissage

C’était le 7. Bon chiffre. Nous étions nombreux dans la galerie Duvivier, chaleureusement accueillis par Valérie dans son espace. J’adore ce moment.

Les toiles sagement accrochées au mur sont un parfait prétexte. Pour se retrouver là ce soir, pour enclencher un premier morceau de conversation. Le Champagne et les petits fours prennent le relai pour nous installer dans cet instant joyeux. Parler des peintures d’océan, c’est surtout l’occasion de retrouver plein d’amis et de faire de nouvelle rencontres. Suivre le relief d’une toile, se raconter les nouvelles des derniers mois. Toucher les couleurs, annoncer les nouveaux projets. C’est le bonheur du vernissage.

Un moment vraiment privilégié. La plupart de ceux que j’aime sont là ou représentés. Les autres m’ont laissé un mot doux et je sais qu’ils sont là tout en étant loin.

800px-B._Perat,_Vernissage_au_salon,_Paris_1866Pourquoi appelle-t-on cela un vernissage ? Parce qu’autrefois c’était l’occasion d’une soirée de « pré-ouverture » , la veille du démarrage de l’exposition, où l’artiste avait l’occasion de vernir ses toiles et de leur donner éventuellement une dernière touche avant l’ouverture au public.