Antoine Renault est venu à la peinture via la photographie. Dans les années 80, Il apprivoise lumière et cadrage à New York, dans le Long Island d’Edward Hopper.
Sa grand-mère avait découvert le bonheur de peindre à 70 ans. Lorsqu’il rentre en France, c’est elle qui lui met les pinceaux en mains, à Noirmoutier (voir plus bas: « comment tout a commencé »). Elle l’initie et l’invite dans cette bulle intime. Elle peint son univers quotidien. Lui veut saisir la dune, capturer les couleurs chaudes de ses étés sur l’île.
C’est au sud de Barcelone, sur les plages de Sorolla pendant plusieurs années, qu’il développe sa passion pour la lumière et l’eau. Reflets et transparences deviennent ses thèmes préférés. “La lumière est ma motivation première. L’eau mon catalyseur favori. Les deux sont le fil conducteur de mon inspiration”. Son travail devient alors plus fluide, en mouvement, ondulation…
Ses sujets : des atmosphères au ralenti, toujours près de l’océan, avec une légère sensualité dans l’air. Sa palette : réduite à l’extrême autour de 4 couleurs fétiches. Son travail joue constamment avec la frontière du réalisme. Pourtant, dès que l’on s’approche de la toile, les coups de pinceaux très visibles dissipent la réalité et ouvrent l’espace aux émotions, à l’écho.
Né en 1963 à Nantes, Antoine Renault est un peintre autodidacte. Sa série « Ocean Paintings » lui offre une reconnaissance internationale en 2012. Ses œuvres sont détenues dans des collections privées en Argentine, Etats-Unis, Canada, France, Royaume-Uni, Belgique, Finlande, Pays-Bas, Taïwan, Cambodge, Nouvelle-Zélande.
Comment tout a commencé…
« Je suis en fait venu à la peinture comme on vient à la plage.
La plage, j’y allais depuis toujours pour trouver du vent. Beaucoup si possible. C’est à dire quand les cimes des chênes verts commencent à vraiment s’agiter. Avant d’y descendre, je passais forcément par la dune pour voir grand-mère. Je pouvais la localiser les yeux fermés : il suffisait d’attraper les effluves de térébenthine qui s’enfuyaient de son chevalet planté dans le sable.
Et il y eut un été comme les baigneurs en rêvent. Anticyclone total, soleil … et absence persistante de vent. Cela me plongea dans un état de désespoir qui finit par exaspérer la famille entière. Mère-grand me demanda de bien vouloir être gentil, de prendre une toile et des pinceaux s’il te plaît et de t’occuper au moins à peindre! C’est depuis cet été sans vent sur une dune de la Clère que je peins à Noirmoutier. Cette île est mon seul vrai port d’attache. Je la photographie inlassablement depuis vingt cinq ans en toutes saisons.
Après plusieurs années de travail à l’huile puis au pastel, je me suis jeté à l’eau : acrylique et aquarelle. L’eau est toujours dans mes couleurs. la mer n’est jamais loin non plus. Et la lumière le plus près possible ! Je fais tout pour qu’elle y rentre. En fait, ma vraie motivation c’est elle. Elle reste le fil conducteur de mon inspiration. Mers, ciels , nuages et reflets de plage … Elle est ma meilleure muse pour une peinture joyeuse ! Mère-grand a rangé son chevalet. Elle a continué à inspirer et guider ses petits, arrière-petits et arrière-arrière-petits enfants jusqu’à l’âge de 108 ans et des embruns. Elle s’est éteinte un jour à l’heure de l’apéro et est allée naviguer ailleurs…