Ma fille et un de mes fils ont parcouru les Gorges de Samaria (Crète) puis sont arrivés à une petite jetée. La baignade s’imposait. Plongeon après plongeon, la chaleur est devenue un peu plus supportable. La main gauche s’apprête à agripper la chaîne joliment rouillée. Ce n’est que l’affaire de quelques secondes: le temps de se redresser sur le quai, balayer du regard la Méditérannée brillante à perte de vue, sentir l’épiderme déjà se réchauffer, s’émerveiller de la transparence et du dessin sublime des fonds. Plonger encore!
Il y a deux grands bonheurs dans ma vie d’artiste: le processus créatif lui-même, et les rencontres déclenchées par le résultat. Il était une fois une Catalane amatrice d’art qui suivait mon travail depuis Barcelone et échangeait quelques messages via Instagram. Son amoureux canadien Néo-Brunswickois commence à me demander, depuis Amsterdam où il travaille, s’il y aurait moyen de fêter leur anniversaire avec un portrait de son âme soeur. Une première rencontre secrète a lieu avec lui dans mon atelier. On parcourt les images disponibles en dégustant un bon vin. En espérant aussi qu’une d’entre elles finisse par déclencher l’inspiration. Cela arrive. Très bien même. J’aime l’attitude, les yeux baissés, comme perdus dans une pensée. Les cheveux qui n’en finissent pas de filer à droite emportés par le vent des Canaries. La main qui rajoute de l’intérêt, hésite entre un geste de contrôle ou de penseuse. Cette une image dans laquelle on peut projeter plein d’histoires.
Le travail commence en Mai. En Octobre, la toile est vernie. Novembre: nous fêtons le résultat ensemble à Amsterdam. Décembre, la toile rejoint son sweet home à Barcelone. J’ai deux nouveaux amis. Une grande chance.
Elle est arrivée comme ça par surprise. Par la poste: une carte de voeux envoyée par mes tous premiers collectionneurs. L’image m’intéresse. Quelques mois plus tard, elle est devenue une toile. Pas simple à peindre. Mais j’aimais beaucoup la file indienne en bordure de piscine, les reflets, et surtout la posture du petit dernier en premier plan… Elle crée une histoire, on peut deviner une conversation. Je dois remercier ses parents de m’avoir laissé le peindre de dos. Promis. Il aura son portrait de face un jour.
« Seuls l’amour et l’art rendent l’existence tolérable ». C’était l’avis du romancier William Sommerset Maugham. On peut déclarer de façon plus tranquille que L’art est bon pour la santé. Prouvé par les neurosciences! On sait aussi qu’offrir ou s’offrir de l’art est encore meilleur. C’est donc entendu: l’achat d’art est une affaire dominée par le plaisir. Mais… il existe un niveau de bonheur suprême: S’offrir de l’art tout en supportant un programme qui vous tient à coeur.
Bonne nouvelle, c’est possible jusqu’au 17 aout avec l’association La Chaloupe. La toile « L’échouage » a été retenue pour l’affiche des régates du Bois de la Chaise. J’ai fait don de l’original à l’association afin de supporter leur programme « Des embarquements pour les enfants ». La vente aux enchères permettra de financer la rénovation de « La Fringante », un ancien canot qui a déjà fait découvrir la voile à plus de 1000 petits pirates (8 à 14 ans) mais qui a besoin de réparation structurelle.
La toile originale est visible au « Café Noir » sur le port de Noirmoutier. Les principes de la vente aux enchères y sont disponibles. Vous pouvez aussi les trouver là.
On n’a pas tous les jours 30 ans! Cette mythique régate de voiliers traditionnels était ressuscitée en 1989, l’année du premier Vendée Globe… Elle en a inspiré d’autres sur la côte Atlantique depuis, et contribué en trois décennies à développer l’attachement au patrimoine maritime de Noirmoutier.
Organisées par l’association La Chaloupe, les régates du bois de la Chaise rassemblent les passionnés de navigation, de charpente navale et d’images. Trois raisons qui font que je m’en sens si proche. Mon père y a participé avec brio de multiples années, barrant vers la victoire dans sa catégorie le petit canot « Sterna » de sa propre fabrication. Un de mes fils y a sans doute trouvé une part de l’inspiration qui l’a conduit à devenir charpentier de marine. J’ai moi-même commencé à peindre en 1993: la nouvelle affiche révélée chaque été était l’occasion de découvrir le travail d’un nouvel artiste.
J’étais très heureux d’être contacté pour créer l’affiche de 2015. Et très motivé par le concours pour l’affiche des 30 ans. Un honneur d’avoir été choisi. Un plaisir d’aider à promouvoir ce rassemblement qui reste parfaitement fidèle à sa vocation.
« Aimée de tous ». C’est le prénom malgache du modèle. Accoudée au bord de la piscine sur la terrasse d’une maison troglodyte, en contrebas d’Oia,
Nea Kameni est le volcan qu’elle regarde. Au coeur de la magnifique caldera de Santorin.
J’ai attaqué la sous-couche de cette toile en rouge et j’ai aimé ce que cela produisait. Après de nombreuses étapes, le rouge est resté. Et pourrait bien devenir le fil conducteur de cette nouvelle saison de peinture.
On était bien. Il avait fait beau toute la journée. Comme si le titre de l’expo avait un peu intimidé l’hiver sans trop y croire. Au bord du fameux Prinsengracht (canal du prince) et à l’angle du Eglentiersgracht (comme son nom l’indique).
Il y a pile un an, on patinait sur ces canaux. Cette fois-ci, on trinquait sous les étoiles au milieu des toiles avec de la bonne musique. La galerie Rockarchive est un endroit plein de bonnes vibes. Les murs sont habitués aux clichés originaux sublimes de Jagger, Dylan ou Blondie… mais ils n’ont pas l’air contre quelques sirènes grecques pour changer. Le vernissage, ca fait partie de ces moments de bonheur prévisibles. L’instant parfait: entouré de la famille, d’amis et/ou de collectionneurs (souvent les mêmes), et du travail des douze derniers mois. Des visites surprises, du vin, des conversations jusque tard dans la nuit. On est bien.
Au dernier moment de la dernière heure du dernier jour, juste avant que je referme la galerie, une belle visite surprise: une voisine proche, figure de la chanson à Amsterdam et patronne d’un très ancien bar très fameux. Elle repart avec un dessin sous le bras.
1er Janvier 2019. Je progresse sur une nouvelle toile. Perdu dans des volutes de vert. Concentré sur des pieds dans l’eau au bout dune petite jetée grecque. Je fais partager le plaisir de mes coups de pinceau via un « live » sur Instagram. Un follower me demande si cette toile est déjà vendue ou réservée. En fait non: ce n’est pas une commande et je viens de la démarrer. Sa femme et lui décident donc de me l’acheter. Voilà. Comme ça!
Stupéfaction: Ils achètent une oeuvre en cours de route. Je ne sais pas encore moi-même à quoi elle ressemblera une fois terminée. Ils n’ont jamais vu aucune de mes toiles en vrai. Oui mais… ils connaissent mon travail depuis longtemps, nous avions déjà eu plusieurs conversations à distance, et ils sont convaincu que cette toile leur plaira.
La toile a évoluée. Je l’ai terminée. Ils l’ont aimée. Elle a rejoint une maison de collectionneurs qui savent prendre de belles résolutions de nouvel an.
2019, c’est parti! La première exposition de l’année aussi. L’occasion de célébrer les jours qui rallongent et de présenter ma production de l’année dernière.
Rockarchive Gallery 18 au 24 février tous les détails sont ici.
L’endroit est magnifique: une vue imprenable entre 2 canaux, juste en face de la maison d’Anne Frank.