Partir le matin par la plage. Slalomer entre les rochers de la pointe du Cob. Longer les Souzeaux. Pénétrer dans le bois. Surplomber l’Anse rouge. Monter encore. Les pieds nus sont habitués à éviter les racines de chênes verts. Sauter au-dessus d’une faille. Jeter un oeil au balcon du phare de la Pointes des Dames. Se souvenir de cette vue magique là-haut, où l’on pouvait surplomber la canopée quand on était enfant. Descendre vers la plage en dérapage contrôlé sur la sapinette. Puis l’Estacade apparaît dans une trouée. Sud-Est. Soleil pleine face.
Les pieds passent du granit frais aux poutres de chêne tièdes. Marcher sans trop regarder entre les planches, tout en bas, les vagues. Surtout, garder l’orteil cambré: un accident d’entre-planches a vite fait de ruiner au moins une précieuse semaine de vacances. Respirer le vent qui commence sa bascule vers le Nord-Ouest. A mi-parcours, ça sent déjà vraiment le large. Comme si on était en train de tirer des bords au milieu de la baie. Compter les éperlans dans les seaux des pêcheurs. Avancer tranquillement jusqu’au bout. Une fois arrivé, faire une pause: prendre le temps de profiter de la vue tout autour. Le bois est sublime vu d’ici.
Grimper sur la balustrade entre deux pêcheurs. S’élancer en plein air. Plonger dans le grand bleu. Ca y est. Les vacances ont commencé!