WTF !?… (C’est quoi ce bazard !?)
Qu’est ce qu’un NFT ? Certains d’entre nous n’ont jamais entendu ce mot. D’autres l’ont entendu et ne sont pas sûrs de comprendre. Une minorité d’entre nous comprennent ce que c’est mais pas à quoi ça peut servir. Une toute petite minorité s’y intéresse. Tout est normal. Il s’agit d’une révolution dans le monde de l’art.
C’est un acte de propriété (ici d’une image digitale) enregistré et traçable sur une blockchain. Tu es propriétaire de cet acte, même si l’image est copiable à l’infini et les droits de l’image ne t’appartiennent pas. Un peu comme quand tu achètes un print en édition limitée.
L’intérêt des NFTs pour l’art et ses communautés
Ils rendent l’art plus accessible et les transactions enfin transparentes. Ils permettent aux artistes de suivre la vie d’une œuvre. Et si l’œuvre prend de la valeur, de toucher des royalties sur la base d’un % qu’ils ont eux-mêmes choisi au départ.
Une communauté foisonnante d’artistes et amateurs est en train de se former. A ses tout débuts, c’était un marché assez spéculatif composé d’œuvres d’une qualité très discutable. Aujourd’hui, la maturité venant doucement, on voit apparaître des premières curations de qualité, autant dans l’univers off line (galeries , musées) que on-line (Objkt.one). Plusieurs artistes figuratifs reconnus comme Tania Rivilis y ont ouvert le bal et m’ont décidé à les rejoindre.
Faut-il s’y lancer ?
Etant à la fois passionné d’innovation et artiste, je n’avais pas le choix. Pour aller voir et comprendre de l’intérieur. Quand on est artiste figuratif, le saut dans le vide est assez déroutant car tout y est nouveau. J’ai pris 6 mois pour écouter des spécialistes et des artistes que je respecte avant de me décider. J’ai choisi une blockchain accessible et économe en énergie (tezos) et la plus grande plateforme d’art NFT qui s’y trouve (Objkt), refuge de nombreux artistes de talent. Il me restait à choisir un projet.
Pour proposer quoi ?
Comme je viens de l’art « physique » et non digital, je me suis demandé comment offrir des NFT qui puissent répondre à 3 critères :
- L’œuvre n’existe pas dans le monde physique
- Elle est un reflet fidèle de mon art
- Elle n’est pas « augmentée » de manière artificielle pour devenir unique
Avant que l’œuvre soit abandonnée
Une des décisions les plus déterminantes dans le processus créatif est le moment où on décide qu’il faut s’arrêter. « une œuvre d’art n’est jamais finie, elle ne peut être qu’abandonnée »(Leonardo Di Vinci). Car oui, il y a toujours cette envie de continuer, d’aller plus loin, d’améliorer. Pour explorer ce que cela pourrait offrir de plus intéressant ou par désir de (se) prouver qu’on est capable techniquement d’aller plus loin.
Pas surprenant qu’à chaque peinture se reproduise donc sans cesse le même phénomène : Il y a toujours au moins 5 étapes où je m’arrête car je ne suis pas sûr que l’œuvre gagne à être continuée. Puis-je la rendre plus intéressante ? Risque-t-elle de perdre de la force ? Dans ces moments-là, je laisse la toile reposer dans un coin du studio jusqu’à ce que je me décide un jour, soit à la signer, soit à la remettre sur le chevalet.
J’ai donc eu l’idée de transformer ces 5 étapes de création en NFTs. Car aucune d’elles n’est plus disponible dans le monde physique. A mon grand regret puisque chacune d’elles me plaisait suffisamment pour que j’envisage de la signer.
« Take five »
Au-delà du lien avec les 5 étapes, le nom vient de deux inspirations. « Take five » est une expression qui signifie « arrête-toi un moment, fais une pause de 5 minutes ». Comme avant de décider à continuer ou pas. « Take five » est aussi le titre d’un morceau de jazz iconique, qui a la particularité d’être écrit sur un rythme très rare à 5 temps et de contenir un solo qui fascine le batteur amateur que je suis.
Ce morceau à la rythmique incroyablement innovante est devenu un standard du jazz. Peut-être le destin des NFT demain dans le monde de l’art ?