Créer à partir d’un sujet familier
Ce n’est pas la première fois que je peins une scène au bout de cette jetée. Mes pinceaux sont habitués au sujet. Mais cette fois-ci, j’ai décidé d’essayer quelque chose de différent.
D’abord, il s’agit d’un palympseste: une oeuvre peinte par-dessus une ancienne peinture. Elle datait de ma toute première exposition et je n’y étais plus tellement attaché. Je l’ai couverte d’une couche de gesso mais je n’ai pas complété par une sous-couche de couleur cette fois-ci. J’ai pensé que ce voile lacté laissant appraître un peu du paysage marin d’origine pourrait être intéressant pour certaines parties de la composition. Et je n’ai pas regretté !
Jouer avec les valeurs
Si vous regardez de plus près, vous verrez que les zones de valeur lumineuse du premier plan n’ont pas été peintes. On peut y deviner en transparence la silouhette de nuages issus de la première peinture.
Puis j’ai choisi de peindre les valeurs les plus sombres d’un rouge éclatant afin de créer des vibrations avec les bleus et verts qui les couvriraient ensuite. J’ai ensuite voulu tester l’idée de laisser ces volutes rouges complètement visibles sur une partie du tableau. C’est comme cela que l’on peut voir dans la partie en haut à droite ces reflets de mer rouges devenir quelque chose de plus abstrait, avec des formes d’un dessin surprenant.
Et puis enfin, j’aime tellement peindre les peaux bronzées que je n’ai pas résisté à pousser un peu plus loin cette partie de la composition, jusqu’à ce que le rendu soit le plus réaliste possible et contraste avec les zones moins achevées de la toile. Et voilà !
Observer le résultat
J’ai bien aimé ce parcours créatif car c’était de l’expérimentation permanente. Et maintenant que la toile est accrochée au-dessus de mon chevalet, j’en profite bien entre deux sessions de travail. J’aime bien m’y perdre dans les bons souvenirs sur ma plage favorite d’Amorgos. Mais j’aime aussi passer du temps à interpréter ces formes rouges abstraites puis laisser mon imagination suivre les miroitements rouges qui ont réussi à passer entre les mailles bleues et vertes de la surface. Je ne m’en lasse plus.
Ah oui… et le titre?
Bonne question. Une chanson que j’adore, « dreamers » de Claire Denamur. Ces mots arrivent à un moment dans les paroles. J’avais ce titre en tête avant même de démarrer le travail.