L’excitation face à la toile blanche
Comment viennent les idées ? Le sujet intrigue beaucoup les amateurs d’arts et bloque certains artistes. Picasso disait que c’est en fait l’inspiration qui se charge de te trouver, sous réserve que tu sois occupé à travailler. Tellement vrai !
Et comme la chance, elle sourit aux esprits préparés. OK, mais comment être prêt ? Sans doute en cultivant une curiosité de tous les instants, en accumulant des idées pas bien claires auxquelles il faut parfois laisser le temps de murir, des rencontres qui te font sortir de ta zone de confort.
Comment est arrivée « L’Orangerie »?
J’avais l’idée de cette image en stock depuis longtemps, matérialisée par une petite étude peinte. J’aime les coiffures chignons, et je trouve qu’il y a quelque chose de très féminin et élégant dans ce geste. Une semaine avant de démarrer cette toile, la visite de l’expo Sam Szafran au musée de l’Orangerie a été une révélation. Son obsession tardive pour les philodendrons m’a fasciné. Enfin, une semaine de travail au côté de Mike Carson l’automne dernier m’avait enseigné une forme de liberté dans la composition, et des techniques qui la rendent intéressante. Tout ce bouquet d’éléments a conduit à ce projet. Il a démarré à un moment où je venais de travailler à un rythme soutenu.
C’est une toile dont je suis fier parce qu’elle marque une étape dans ma progression. Je ne dis pas ça souvent. J’ai réussi à m’empêcher d’aller trop loin à plusieurs reprises. Peindre des philodendrons, pas vraiment en motif, mais sans logique de perspective. Ne pas retoucher le premier jet sauf pour la peau. Laisser la piscine sans eau bleue, pas même le dessin des reflets. Recouvrir d’un début de lavis rouge le bas du tableau.
Hâte d’écouter les réactions des visiteurs lors de ma prochaine exposition parisienne en avril.