Cette île-là se mérite. La Gomera: un petit caillou au Sud des Canaries. Un Cône qui arrête les nuages sur sa pointe et entretient une forêt millénaire sur son toît. C’est par là que passaient toutes les marchandises pour circuler d’une vallée à l’autre. Le centre d’une étoile de ravins qui tombent dans un Atlantique sauvage.
Une communication si compliquée que s’y est développée une langue unique: el silbo Gomero. La seule langue sifflée au monde. Encore parlée par la plupart des 20 000 habitants de l’île. Inscrit par l’UNESCO au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. « Le Grand Bleu » m’avait mis sur la piste d’Amorgos. Le clip « Silbo » du chanteur Féloche m’a entraîné sur cette île étonnante. Le royaume des lauriers centenaires, des bananiers, des baleines… et des randonneurs. Les balades sont toutes spectaculaires. Comme celle qui mène à Alojera. Le genre de coin où on arrive pas par hasard. Un minuscule port lové au creux d’une petite anse.
Une des rares qui ne se trouve pas au fond d’un ravin. L’endroit est austère. Semble destiné à encaisser les tempêtes d’Ouest. Sa jetée en premier rôle. Si vous êtes au bout, cela ressemble à cela par beau temps. Et si vous y rester jusqu’en fin d’après-midi, vous réalisez qu’après une journée à casser de la houle le coin se régale en soirée d’un coucher de soleil qui permet de mieux comprendre les habitués en terrasse.