Elle l’a bien fait pendant 108 ans. Ma grand-mère a rejoint le top 50 des doyens de France pendant un moment puis elle est partie voir ailleurs. A l’heure de l’apéro d’un jour de Juin. Comme si c’était devenu finalement moins intéressant. J’en parle ici car si je peins, c’est grâce à elle. Et une partie de ce que je suis dans ma peinture, c’est sans doute aussi grâce à elle. Une forte personnalité, ouverte, tolérante, piquante, pétillante … un esprit curieux qui a laissé une trace ferme dans le souvenir de ses 30 petits enfants, 66 arrières et 16 arrières arrières petits-enfants. Heureuse en mer, en voyage et derrière son chevalet. Toujours prête à dégainer le petit trait d’humour qui fait soudain prendre un bon vieux recul sur la situation, sur la vie et ceux qui la traversent. Bref, elle est un peu derrière toutes mes touches de couleur. Elle se serait délectée du ton un poil moqueur de ce petit article paru en Espagne sur mon travail juste après son départ… Délectée surtout du léger embarras laissé par mon message rectificatif et des condoléances pas banales qui s’en suivirent.